« T'as d'beaux yeux, tu sais » est une célèbre réplique adressée par Jean Gabin à Michèle Morgan dans le film Le Quai des brumes de Marcel Carné sorti en 1938.

Le dialogue, écrit par Jacques Prévert, se déroule entre Jean (Jean Gabin, un militaire déserteur) et Nelly (Michèle Morgan, la jeune fille sous tutelle).

Jean : « T'as d'beaux yeux, tu sais. »

Nelly : « Embrassez-moi. » (il l'embrasse)

Jean : « Nelly ! »

Nelly : « Embrasse-moi encore. »

La réplique ne figure pas dans le livre de Pierre Mac Orlan, et Jacques Prévert se serait inspiré des yeux limpides de Michèle Morgan pour ajouter ce dialogue, alors qu'il avait prévu autre chose au départ.

Le Quai des brumes, chef-d'œuvre de 1938 retraçant l'idylle «d'une fille perdue et d'un soldat en fuite». Le soldat, c'est Jean Gabin. «La fille perdue», c'est Michèle Morgan.

Orchestré par Marcel Carné et Jacques Prévert, leur baiser a la saveur intacte, inentamée, des premières idylles.

Elle a 17 ans et fait ses premiers pas au cinéma. Lui, de son côté, est déjà le «monstre sacré» du cinéma français.

Elle raconte n'avoir su «ni comment faire, ni où regarder». Jean Gabin lui murmure alors : «T'as d'beaux yeux, tu sais.». Elle répond, comme le lui a indiqué Jacques Prévert : «Embrasse-moi.» Et là, se souvient-elle, «Il m'a embrassée. Il m'a embrassée pour de bon ». À l'écran, la magie opère à plein. Les deux amants s'étreignent, longuement, passionnément.

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