On connaît la figure sombre de Néron, le tyran sanguinaire, le despote capricieux… Mais on connaît moins son engouement pour le spectacle et l'esthétisme, qu'il préféra bien plus à la politique.

Sa passion pour le chant et la poésie, vont agir comme de véritables exutoires dans une vie marquée par les complots et les trahisons.

Dès son arrivée au pouvoir, Néron fait venir au palais le plus fameux citharède, pour prendre des cours. L'empereur a toujours souhaité devenir un grand interprète, il joue de la cithare, mais il maîtrise également la flûte, la cornemuse et l'orgue.

A partir de 64 après J-C, le jeune César décide de se produire lui-même sur scène face au peuple. Il s'agit pour lui de montrer l'exemple, faire comprendre aux Romains que le mérite et l'honneur ne viennent pas seulement des charges et des armes, mais du talent artistique que l'on porte et que l'on doit cultiver – au grand dam des conservateurs qui voient là une déviance ridicule et méprisable.

En 66, lassé de son public romain, Néron décide d'organiser une grande tournée en Grèce, la patrie des arts.

Au final, il remporte un palmarès aussi historique que ridicule, mais qui flatte l'orgueil de celui qui règne sur le monde, à tel point qu'il décide soudain d'accorder la liberté à la Grèce.

À Rome, on supporte de plus en plus mal cet empereur qui se donne en spectacle,

Un an après son triomphe grec, il se suicide.

« Quel grand artiste meurt en moi » sera sa dernière tirade.

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