L'histoire est racontée par un personnage-narrateur, le gardien chef du bloc des condamnés à mort, ce qui limite les points de vue mais permet de donner une réelle profondeur aux sentiments du personnage. Dans le bâtiment des condamnés à mort, pas de froideur : au contraire, les émotions règnent. Celles des surveillants comme celles des prisonniers. Le personnage qui m'a le plus ému est, sans réelle surprise, le condamné à l'origine du roman : John Caffey. Dans la douceur et la simplicité de ce géant, je retrouve le caractère de Lennie Small, le personnage de John Steinbeck dans Des souris et des hommes. Même si l'un est coupable et l'autre non, je ne peux m'empêcher de faire le lien entre les deux hommes : une même sensibilité les anime. John Caffey est un géant avec des mains énormes, mais avec une âme d'une douceur incroyable.

Et puis, il y a cette fameuse souris, Mister Jingles, qui semble plus humaine que certains hommes. Douée d'une intelligence peu commune, elle est la fidèle compagne du prisonnier Delacroix qui lui apprend des tours de cirque. Cette souris apporte fraîcheur et sourire dans un roman qui en a bien besoin. Jusqu'au bout, elle continue à jouer, dans la nostalgie de son ami adoré, mort sur la chaise.

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