La pénitence de Canossa de janvier 1077 est un moment clef du conflit médiéval entre la papauté et le souverain germanique, au cours duquel le roi des Romains Henri IV vient s'agenouiller devant le pape Grégoire VII afin que celui-ci lève l'excommunication prononcée contre lui.

Déjà en 1728, l'introduction de la fête de Grégoire VII par le pape Benoît XIII provoquait une certaine résistance de la part de la monarchie de Habsbourg, des Pays-Bas autrichiens et également du royaume de France. L'empereur Charles VI et, après lui, l'impératrice Marie-Thérèse, ainsi que le parlement de Paris ont interdit la publication du décret pontifical. En évoquant la subordination de l'empire à la papauté, la commémoration contredit le principe de l'Église d'État autrichien et la doctrine du gallicanisme.

En référence à la pénitence d'Henri IV, l'expression « aller à Canossa » désigne le fait de céder complètement devant quelqu'un, d'aller s'humilier devant son ennemi. Utilisée pour la première fois par Anastasius Grün, un des meneurs du mouvement libéral autrichien, l'expression a notamment été employée par Bismarck dans le cadre du Kulturkampf allemand : après l'introduction du Kanzelparagraph et la loi anti-jésuite, le pape Pie IX eut refusé d'accréditer le cardinal Gustave-Adolphe de Hohenlohe-Schillingsfürst en tant qu'ambassadeur auprès du Saint-Siège. Le chancelier du Reich, en proclamant le 14 mai 1872 devant le Reichstag : « nous n'irons pas à Canossa ! » a immortalisé le dicton.

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