Le Chotten est un nom qui vient du breton jod ou chod qui signifie joue. Par extension il est devenu chotten : la joue de porc.

Autrefois, dans les campagnes où chacun élevait un cochon pour nourrir la maisonnée, il n'était pas question de jeter quoi que ce soit de l'animal lorsque celui-ci avait été tué en fin d'année pour être mis au saloir. C'était aussi une façon de mettre en valeur des morceaux considérés comme abats et dont la consommation était plus difficile. La joue, toujours coupée en deux, était placée au fond du saloir pendant plusieurs semaines pour bien prendre le sel. La coutume voulait que l'on sorte ces morceaux quelques jours avant le Mardi gras, veille du mercredi des Cendres qui marque l'entrée en Carême, pendant lequel il était interdit de manger de la viande. Ces demi-têtes étaient alors apportées au boulanger du bourg, pour être cuites dans le four, après le pain. Un four chauffé à plus de 200°C, où les demi-têtes rôtissaient durant au moins cinq heures.

Pour accompagner ce chotten, la tradition voulait aussi que chacun apporte sa pâte à bar-dous (pain doux). Elle était préparée par la maîtresse de maison, à base de beurre, de sucre et d'oeufs. Elle y ajoutait aussi une goutte d'alcool aromatique. Cette pâte était ensuite cuite dans le même four que le chotten, en 3/4 d'heure.

De nos jours, chotten et bara-dous sont au coeur des repas festifs familiaux, amicaux et associatifs.

Plus d'info : www.ouest-france.fr