Isolé quelque part dans le coin sud-est de l’île grecque d’Eubée, surplombant un labyrinthe tortueux de ravins débouchant sur la mer Egée, le petit village d’Antia s’accroche depuis des siècles aux pentes du mont Ochi. Il n’y a ni hôtel ni restaurant à moins de 40 km, et le hameau est si isolé qu’il n’existe même pas sur Google Map.

Mais si vous vous retrouvez tout de même un jour à voyager dans ce paysage mythique, sur la route vertigineuse de Karystos qui serpente entre les « maisons de dragon » et des rochers cyclopéens, vous entendrez surement comme un chant de sirènes antiques résonner dans les montagnes. Ce chant, semblable à celui des oiseaux, n’est autre que la langue sifflée utilisée par les habitants d’Antia depuis des milliers d’années pour communiquer d’une vallée à l’autre

Connue sous le nom de sfyria, il s’agit d’une des langues les plus rares et les plus menacées au monde – une forme de communication longue distance dans laquelle des conversations entières, aussi complexes soient-elles, peuvent être sifflées. Au cours des deux derniers millénaires, les seules personnes capables de comprendre les sifflements subtils du sfyria furent les bergers et les fermiers de ce hameau, qui ont fièrement transmis cette tradition quasi-secrète à leurs enfants.

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